Samoens - Refuge de Moëde Anterne
4ème étape Samoëns- refuge de Moëde Anterne mardi 11 juillet
18 km 1800 D+, 400 D-
On a écrasé sec cette nuit, levé vers 6h00 pliage du duvet et du matelas rangement du sac à dos, nous commençons à être rodé, quand tout est rangé nous descendons à la cuisine prendre le petit déjeuner, au moment du départ nous discutons avec le couple de randonneur qui dormait dans le gîte, nous les avions déjà croisés l’avant-veille au col des mattes, ce sont des Suisses aussi … décidément !!!
L’étape du jour s’annonce longue et difficile, mais elle est décrite comme la plus belle du parcours et nous ne serons pas déçus. Nous quittons notre gîte pour rejoindre les bords du Giffre que nous remontons ensuite en direction de Sixt fer à cheval, le long du torrent le parcours deviens dans un premier temps très vite monotone jusqu’à ce que le sentier franchisse le Giffre et monte sur le versant sud de la vallée, nous entrons alors dans les gorges de Tines qu’il nous faut gravir à l’aide d’échelles entre les rochers. Il règne dans ce lieu une atmosphère étrange de bout du monde un poil sordide. Au sommet de ce passage dans une forêt un peu plus amicale nous croisons un type que l’on a déjà aperçu sur le GR les jours derniers. C’est un moulin à parole Il a la soixantaine et vient du Jura, ils sont tout un groupe, lui repart en arrière pour récupérer la voiture et attendre le reste de la troupe à l’étape suivante. On doit finir toutes ses phrases car il ne se rappelle d’aucun nom de lieu, mais il tient à nous raconter son épopée jusqu’au bout, j’ai envie d’éclater de rire tellement ce type semble sortie d’une bande dessinée.
Encore un peu de plat qui semble interminable le long du Giffre au niveau de Sixt fer à cheval puis nous attaquons enfin la montée vers le collet d’Anterne après le pont de Sales. La montée est sévère 1000 mètres de dénivelée à quelque chose près, nous nous arrêtons une première fois au niveau de la cascade du Rouget, une cascade magnifique avec un débit d’eau impressionnant. Un peu plus haut on s’arrête une deuxième fois pour le casse-croûte tant attendu sur quelques rochers en sous-bois qui nous serviront de siège et de table, nous continuons notre grimpette jusqu’au parking du Lignon, ensuite nous montons dans un joli sous-bois, nous nous arrêtons une troisième fois au niveau des cascades de la Pleureuse et de la Sauffaz les 2 cascades jumelles à quelques 1400 mètres d’altitude, les 400 derniers mètres de grimpette seront difficiles, j’ai du mal à suivre la cadence imposée par les 3 autres du groupe je me fais également doublé par toute une famille accompagnée de 2 ânes , peu importe me voilà arrivé enfin au collet d’Anterne avec une vue superbe sur la vallée du Giffre ou nous étions ce matin. Nous arrivons sur un grand plateau moitié rocailles moitié herbeux qu’il nous faut traverser, au loin on aperçoit les chalets d’Anterne, nous avons encore une bonne demi-heure de marche avant d’y parvenir. Le vent s’est fait plus fort et plus froid lorsque nous sommes arrivés aux Chalets d’Anterne, Cédric ne voulait pas perdre de temps pour arriver au refuge suivant de Moëde Anterne à quelques 2 heures de marche, il avait peur de ne pas trouver de place. Avec Fabrice et Julien on décidait de faire une halte dans ce refuge pour manger une omelette au chaud… et bien ma foi on a bien fait !!!
Après peut être 1 heure de pause ou pas loin en tous cas nous sommes repartis pour une nouvelle ascension de 500 mètres de dénivelés. Nous nous sommes élevés rapidement au-dessus de notre refuge dans le froid et le vent pour arriver après une légère descente au lac d’Anterne au milieu de centaines de brebis, un spectacle éblouissant : sur notre droite les rochers de Fiz, une barrière rocheuse à 2800 mètres d’altitudes qui domine tout le plateau d’Anterne depuis le collet jusqu’au col, devant nous le lac et le col d’Anterne. C’est là que nous avons aperçu le plus de marmottes dont une que Fabrice a photographié à moins de 5 mètres.
Au bout du lac nous reprenons l’ascension du col d’Anterne, très difficile à la limite de l’escalade, puis la pente se fait moins dure, au sommet du col à 2250 mètres d’altitude nous apercevons entre 2 nuages le mont Blanc il fait froid et le vent souffle fort, malgré la beauté du panorama nous ne nous éternisons pas là-haut, nous voyons en contrebas le refuge de Moëde Anterne terme de notre étape, encore une demi-heure de descente alors que nous marchons depuis 10 heures maintenant, la descente est difficile, j’ai mal au genou, je fatigue et je glisse me retrouvant assis dans l’herbe boueuse sans me faire mal, j’ai juste un peu Sali le cuissard et le sac. Enfin on arrive … on se débarrasse du sac à dos direction le bar de ce grand refuge, déjà quelques toiles de tentes sont plantées autour et pour la première fois de notre périple nous allons planter la nôtre. Pas de pluie annoncée, tout devrait bien se passer.
Mais avant ça une Binche pour fêter ces 10 heures de marche avec 1800 mètres de dénivelé positif !!! le refuge grouille de monde je pense qu’ils peuvent accueillir une centaine de personnes, cela ressemble plus à un hôtel restaurant qu’à un refuge de montagne. Juste avant le refuge un peu plus haut, Julien avait repéré un replat idéal pour planter nos tentes. Nous remontons donc de quelques mètres installer notre bivouac, nous avons une vue majestueuse sur le Brévent que nous allons monter demain et derrière le mont blanc qui joue à cache-cache avec les nuages. Le montage de la tente se passe bien (merci Fabrice !!) c’est une grande première car ça fait 4 jours que nous trimballons cette fichue tente et enfin on l’utilise !!! Pour Julien c’est aussi la première fois et tout se passe bien également. Faut dire que jusqu’à présent les caprices de la météo nous avaient incités à rechercher un abri au sec.
Le soir Fabrice fera chauffer le repas à l’intérieur de la tente (un peu risqué l’affaire !), Julien lui est équipé d’un pare flamme qui abrite la flamme du vent, (à méditer pour l’année prochaine) puis après un brin de toilette on mettra les sacs à dos dans deux grandes poches poubelles pour éviter l’humidité car on n’a pas assez de place pour les mettre dans la tente (Fabrice tient beaucoup de place !!!). Cédric parcourra la centaine de mètres qui nous sépare du refuge pour venir nous saluer avec un randonneur nantais croisé dans la journée qui marche beaucoup plus vite que nous. Un dernier regard sur la montagne environnante : le col d’Anterne derrière nous, le Brévent, le mont blanc … et bonne nuit.

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